JEAN-CHRISTIAN BOURCART – All About Love
12 AVRIL – 30 MAI 2015
JEAN-CHRISTIAN BOURCART – All About Love
12 AVRIL – 30 MAI 2015
J. C. n’a pas peur de l’obscurité.
C’est là qu’il doit voyager.
Il s’enfonce de plus en plus loin dans « la nuit noire de l’âme ».
Il voit dans l’obscurité.
Pénétrant toujours les tabous les plus inviolables. L’obscurité qui permet l’anonymat.
Sans visage même l’un pour l’autre.
Son travail se nourrit du risque, même celui de transgresser parfois cet anonymat. L’appareil photo caché dans un sac en papier, sans les bordels, le mystère de l’appareil caché dans son corps nu quand il est engagé – ou non – dans les activités dont il est entouré.
Ce travail, ni érotique ni pornographique.
Aucun jugement, aucun choc, aucune moquerie.
Toutes les formes de sexualité, il les accepte sans question, la lutte dans les photos – les corps entassés dans un seul corps.
Le besoin de punir, la recherche de quelque rédemption dans les sous-sols crasseux couverts de semence, de capotes, de pisse et de sang.
Une nuit au Helfire Club je me suis rendu compte subitement qu’il n’y avait rien d’érotique ni d’exotique dans cette cave – c’était plutôt comme centre commercial du New Jersey – la banalité comme la violence.
On peut choisir dans les club échangistes – au bordel la femme n’a pas de choix, le choix il est dans les mains des michetons et les poches des macs.
L’Homme ligoté a toujours un choix, même s’il en a perdu la notion : même possédé par des forces qu’il ne plus nommer.
Un enfer, mais parfois les photos se rapprochent d’un idée du paradis – l’orange se transforme en or.
L’homme rampant dans les bas-fonds à la recherche d’un moyen de sentir sous cette torpeur,
d’un moyen d’être relié même dans la construction mentale la plus absolue.
Les Maîtres et les Esclaves n’ont jamais de nom.
Nan Goldin, New York, juilet 2014 (traduit de l’anglais par Robert Bononno)
Cette exposition rassemble les images réalisées par Jean-Christian Bourcart depuis les années 1990 au cœur des lieux cachés du sexe. Tel un passager clandestin, photographiant sous le manteau, l’auteur s’est immergé dans les arcanes des bordels ou des club échangistes. Ses images volées, aux grains démesurés, aux couleurs saturées, aux flous envoutants livrent un regard cru sur un univers secret et souvent objet de fantasme. Rien d’érotique ni de pornographique pourtant. Par son regard transgressif puisque dissimulé, tout en interrogeant et en explorant la subversion des tabous du désir et des pulsions charnelles, c’est l’acte photographique même qu’il questionne et met en jeu.
ARTISTE
JEAN-CHRISTIAN BOURCART
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Tel : +33 1 53 01 85 85
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