Juanan Requena

Né en 1983. Vit et travaille en Espagne.

Si l’on considère souvent que toute l’œuvre (très particulière) de Juanan Requena évolue dans le champ du paralittéraire, il faut souligner, pour être juste, qu’elle fait exactement de même dans le champ du paraphotographique. Par cette nuance, nous faisons référence à ce qu’il s’attache toujours à atteindre l’essence distillée d’une pensée (ce qui pourrait s’entendre comme de la poésie) : qu’il s’agisse du langage écrit ou de la photographie, il en va de même. Si ses images ont cette qualité narrative ouverte et suggestive, ses textes ont également une incontestable qualité visuelle (ainsi se referme le cercle du poétique, souvent une photographie et une phrase dialoguent en jouant sur la même page).

De fait, notre auteur dissipe les frontière entre les deux médiums (visuel et écrit) parce qu’il ne les hiérarchise pas (il ne le sépare pas non plus, ni conceptuellement ni physiquement : il écrit souvent sur ses photographies), il transite simplement par elles et à travers elles, à la recherche de la seule chose importante de ce voyage : déplacer émotionnellement le lecteur vers son univers poétique personnel, plus empli de doutes que de certitudes, dans une évidente déclaration finale universelle que ce sont eux (les doutes) qui nous mènent et nous incitent à pénétrer la vie et à nous mouvoir vers elle (et pas elles – les certitudes – qui nous retiennent parce qu’elles nous installent en elle).

Toute l’œuvre de Requena finit par être un exercice d’introspection permanent, silencieux mais décidé, basé sur une conception authentique, sereine, retenue, contemplative et attentive de la vie (conception éveillée, en conscience) […]

Devant son travail, il est impossible d’éviter que la petite phrase usée « une image vaut mieux que mille mots » nous vienne à l’esprit. Une phrase qui nous irrite depuis toujours car, il est simpliste de ne pas réconcilier photographie et littérature, quand nous soutenons qu’il s’agit de deux médiums liés et similaires.