DANIELA ROMAN – La cité Blanche
10 AVRIL – 29 JUILLET 2022
DANIELA ROMAN – La cité Blanche
10 AVRIL – 29 JUILLET 2022
DANIELA ROMAN – La cité Blanche
10 JUIN – 29 JUILLET 2022
En Ardèche le château Verchaus, ancienne propriété familiale de Lafarge, surplombe la cimenterie et accueille un collectif d’artistes. En bas l’usine mère du groupe multinationale, continue à creuser la montagne. Il y flotte une vision des temps anciens de la ville du Teil faite de poussière, de fumée et du familistère qui abritait les familles d’ouvriers qui travaillaient pour l’usine.
A la recherche du passé, la technique de la photogravure s’est imposée puis la matière du ciment qui colle à l’estampe et accompagne l’histoire de ce lieu.
En novembre 2019 la ville du Teil a subi un tremblement de terre, le plus fort en France depuis 50 ans. La suite du travail sur le projet « Château Verchaus » m’a conduite de la gravure sur papier à son inclusion dans du ciment. Et pour rappeler ce séisme les fissures, cassures, noir de fumée et écritures ou traces humaines sont apparues. Ce n’est plus uniquement une photographie mais l’expression d’un chaos par l’assemblage de morceaux de ciment et de fragments de métal que je fais apparaitre dans ma recherche sur l’image entre le support et le contenu.
Brusquement apparue dans le monde de l’image avec le quiproquo d’objectivité de sa fidélité mimétique au réel, la photographie n’a en réalité eu de cesse que de tâtonner, de combiner et d’expérimenter de multiples techniques de révélation de l’effet de la lumière sur un support matériel.
Mais à l’instar de la peinture, support et surface, geste et matérialité, les signifiants de l’objet accroché aux cimaises des galeries sont venus disputer au regard documentaire le principe d’incertitude.
Daniela Roman est architecte dplg depuis 34 ans et photographe depuis 15.
Pour ses deux métiers, le ciment, le bois et l’acier sont les lieux de son quotidien.
La lumière, la géométrie et la texture sont la grammaire de ses récits.
Elle nous donne à voir la réalité de l’espace digital, celui de la main à l’œuvre dans la matière.
Les images sont des photogravures, avec inclusion sur ciment, sur lesquelles la photographe utilise encres et pigments pour commenter de textes illisibles en termes d’alphabet, pour affirmer les traces de l’ombre muette ou la mémoire d’une architecture ruinée.
Ce sont toutes des pièces uniques, que le regard rassemble comme une collection de souvenirs imprécis mais avivés de notre dur désir de durer.
Notre mouvement
Nous vivons dans l’oubli de nos métamorphoses
Le jour est paresseux mais la nuit est active
Un bol d’air à midi la nuit le filtre et l’use
La nuit ne laisse pas de poussière sur nous
Mais cet écho qui roule tout le long du jour
Cet écho hors du temps d’angoisse ou de caresses
Cet enchaînement brut des mondes insipides
Et des mondes sensibles son soleil est double
Sommes-nous près ou loin de notre conscience
Où sont nos bornes nos racines notre but
Le long plaisir pourtant de nos métamorphoses
Squelettes s’animant dans les murs pourrissants
Les rendez-vous donnés aux formes insensées
À la chair ingénieuse aux aveugles voyants
Les rendez-vous donnés par la face au profil
Par la souffrance à la santé par la lumière
À la forêt par la montagne à la vallée
Par la mine à la fleur par la perle au soleil
Nous sommes corps à corps nous sommes terre à terre
Nous naissons de partout nous sommes sans limites
Paul Eluard in Le dur désir de durer, 1946
INFORMATIONS PRATIQUES
GALERIE VU’
Hôtel Paul Delaroche,
58 rue Saint-Lazare 75009 Paris
Tel : +33 1 53 01 85 85
Métro : Ligne 12, Trinité – d’Estienne d’Orves
Mercredi – Vendredi : 12h30 – 18h30
Et sur rendez-vous du lundi au samedi
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