LARS TUNBJÖRK
20 DECEMBRE 2002 – 15 FEVRIER 2003
LARS TUNBJÖRK
20 DECEMBRE 2002 – 15 FEVRIER 2003
ARTISTE
INFORMATIONS PRATIQUES
GALERIE VU’
Hôtel Paul Delaroche,
58 rue Saint-Lazare
75009 Paris
Tel : +33 1 53 01 85 85
Métro : Ligne 12, Trinité – d’Estienne d’Orves
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LARS TUNBJÖRK
Difficile, tant le travail s’est épuré et radicalisé, d’imaginer que Lars Tunbjörk a commencé sa pratique professionnelle de la photographie dans la presse suédoise. Son exploration des zones pavillonnaires habitées par la moyenne bourgeoisie de son pays – mais ce pourrait être la même chose chez nous, aux Etats-Unis ou ailleurs, à quelques détails près – nous propose un monde débarrassé en même temps des êtres humains qui ont façonné leurs terribles décors et des anecdotes qui ont été, avec l’humour ravageur que l’on sait, la marque de fabrique de l’auteur. Un univers trop propre dans lequel la cuisine s’apparente à une salle de dissection, dans lequel la nature, contaminée par la paranoïa ambiante, semble artificielle, dans lequel la moquette impeccable devient inquiétante ou dans lequel, après que la lumière ait transformé en inacceptable ruisseau la surface métallique d’un toboggan pour enfants, les voitures, que l’on ne voit pas, viennent s’aligner dans des garages carcéraux.
Ce « chez soi » des gens ordinaires, amusé si l’on isole une image, devient désespérant dès lors que l’accumulation nous renvoie à une absurdité du monde, à une forme d’autodestruction quand la bêtise ordinaire règne en maîtresse d’un univers dont le confort n’est fait que de conventions qui, mises bout à bout, deviennent le summum de l’inconfort.
20 DECEMBRE 2002 – 15 FEVRIER 2003
Quant aux bureaux qui, de New-York à Tokyo en passant par Stockholm, sont l’autre lieu d’une vie que les gens perdent à la gagner, ils sont, si c’est possible, encore plus invivables. Cauchemar de câblages informatiques, de cafétérias désespérantes, d’espaces factices, de rangements absurdes, ils deviennent sous le regard de Lars Tunbjörk le plus radical des appels à la révolte pour un « droit à la paresse » rénové.
Tout cela, qui finit par constituer avec discrétion et sans aucune agressivité apparente la critique la plus implacable de notre système, travail incroyablement politique sous des dehors parfaitement acceptables, n’est possible que grâce à la maîtrise de la couleur, devenue matière de l’image, qui a tiré les leçons des recherches des grands coloristes américains des années soixante-dix pour inventer la plus cohérente des écritures européennes dans le domaine.
Redoutablement parfait, indiscutablement politique, brillant et sans concessions, Lars Tunbjörk illustre parfaitement la cohérence d’une éthique et d’une esthétique.
Christian Caujolle
Difficile, tant le travail s’est épuré et radicalisé, d’imaginer que Lars Tunbjörk a commencé sa pratique professionnelle de la photographie dans la presse suédoise. Son exploration des zones pavillonnaires habitées par la moyenne bourgeoisie de son pays – mais ce pourrait être la même chose chez nous, aux Etats-Unis ou ailleurs, à quelques détails près – nous propose un monde débarrassé en même temps des êtres humains qui ont façonné leurs terribles décors et des anecdotes qui ont été, avec l’humour ravageur que l’on sait, la marque de fabrique de l’auteur. Un univers trop propre dans lequel la cuisine s’apparente à une salle de dissection, dans lequel la nature, contaminée par la paranoïa ambiante, semble artificielle, dans lequel la moquette impeccable devient inquiétante ou dans lequel, après que la lumière ait transformé en inacceptable ruisseau la surface métallique d’un toboggan pour enfants, les voitures, que l’on ne voit pas, viennent s’aligner dans des garages carcéraux.
Ce « chez soi » des gens ordinaires, amusé si l’on isole une image, devient désespérant dès lors que l’accumulation nous renvoie à une absurdité du monde, à une forme d’autodestruction quand la bêtise ordinaire règne en maîtresse d’un univers dont le confort n’est fait que de conventions qui, mises bout à bout, deviennent le summum de l’inconfort.
Quant aux bureaux qui, de New-York à Tokyo en passant par Stockholm, sont l’autre lieu d’une vie que les gens perdent à la gagner, ils sont, si c’est possible, encore plus invivables. Cauchemar de câblages informatiques, de cafétérias désespérantes, d’espaces factices, de rangements absurdes, ils deviennent sous le regard de Lars Tunbjörk le plus radical des appels à la révolte pour un « droit à la paresse » rénové.
Tout cela, qui finit par constituer avec discrétion et sans aucune agressivité apparente la critique la plus implacable de notre système, travail incroyablement politique sous des dehors parfaitement acceptables, n’est possible que grâce à la maîtrise de la couleur, devenue matière de l’image, qui a tiré les leçons des recherches des grands coloristes américains des années soixante-dix pour inventer la plus cohérente des écritures européennes dans le domaine.
Redoutablement parfait, indiscutablement politique, brillant et sans concessions, Lars Tunbjörk illustre parfaitement la cohérence d’une éthique et d’une esthétique.
Christian Caujolle
ARTISTE
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GALERIE VU’
Hôtel Paul Delaroche,
58 rue Saint-Lazare
75009 Paris
Tel : +33 1 53 01 85 85
Métro : Ligne 12, Trinité – d’Estienne d’Orves
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