RICARD TERRE
16 MAI – 28 JUILLET 2007
RICARD TERRE
16 MAI – 28 JUILLET 2007
ARTISTE
INFORMATIONS PRATIQUES
GALERIE VU’
Hôtel Paul Delaroche,
58 rue Saint-Lazare
75009 Paris
Tel : +33 1 53 01 85 85
Métro : Ligne 12, Trinité – d’Estienne d’Orves
CONTACTS
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Le parcours photographique de Ricard Terré est atypique. Ce catalan qui réalise ses premières images en 1955 se rapproche des Sociétés Photographiques de l’époque, avant de rejoindre le groupe AFAL qui, en cette période franquiste, milite pour une modernité de la photographie documentaire.
Si l’on excepte quelques clichés isolés, il construit un étonnant ensemble, d’une grande cohérence visuelle, sur les processions et pèlerinages, entre autres durant la Semaine Sainte.
Utilisation du grand angle, flous de premier plan, contrastes appuyés, mise en évidence du graphisme des croix et du masochisme de ces pratiques catholiques inchangées depuis des siècles, avec ses pénitents et la participation des enfants, il a donné une image unique, remarquablement moderne, en rupture avec les visions romantiques ou poétiques de l’époque. Et ce alors qu’il ne pouvait ni avoir accès à ce qui se faisait au-delà de ses frontières, ni faire circuler ses images à l’extérieur.
En 1961, à Barcelone, il propose une grande exposition, aussi radicale dans sa forme que le sont ses prises de vue : il remet en cause l’accrochage linéaire et fait cohabiter petits formats et très grands agrandissements. L’exposition est sévèrement critiquée – à l’exception notable de Joan Prats qui soutenait déjà Miro – et, dégoûté, Ricard Terré range ses appareils et part s’installer en Galice, à Vigo, d’où est originaire son épouse. Là, durant un quart de siècle, avec un seul ouvrier, il se consacre à… l’électrification des églises. Puis, lorsqu’il prend sa retraite, il reprend ses appareils. Avec un œil inchangé, il retourne accompagner les pénitents qui, dans ce Nord Ouest de l’Espagne et au Portugal sont restés identiques. Impossible, dans la plupart des cas, de distinguer ce qui date des années cinquante et des années quatre-vingt.
Et il se met alors à travailler par séries. Nous avons déjà montré « La mort poétique des petites choses » qui rassemble des objets détruits trouvés au cours de ses promenades, véritable portrait de la société, de la drogue à la consommation, du jeu à la perception du temps et à
son passage.
Nous montrons aujourd’hui, dans les grands formats qu’il affectionne, les deux séries les plus récentes. D’une part un ensemble de statues de saints et de saintes qu’il a trouvé dans les greniers des églises qu’il modernisait jadis. Visions simples, directes pour un monde d’images
mises au rencard par ceux qui les célébraient et qui deviennent tour à tour douloureuses, dérisoires ou simplement plastiques. Sans effet, elles nous renvoient à la mémoire autant qu’à la fin.
La seconde série, générée par l’une de ses premières photographies, datant de 1956, un pied en cire saisi d’un coup de flash, réunit une collection d’ ex-votos, eux aussi approchés avec une savante simplicité.
L’ensemble complète, de façon exemplaire, l’analyse de la religion qui traverse toute l’œuvre de Ricard Terré et confirme qu’il est un immense photographe.
Christian Caujolle
Le parcours photographique de Ricard Terré est atypique. Ce catalan qui réalise ses premières images en 1955 se rapproche des Sociétés Photographiques de l’époque, avant de rejoindre le groupe AFAL qui, en cette période franquiste, milite pour une modernité de la photographie documentaire.
Si l’on excepte quelques clichés isolés, il construit un étonnant ensemble, d’une grande cohérence visuelle, sur les processions et pèlerinages, entre autres durant la Semaine Sainte.
Utilisation du grand angle, flous de premier plan, contrastes appuyés, mise en évidence du graphisme des croix et du masochisme de ces pratiques catholiques inchangées depuis des siècles, avec ses pénitents et la participation des enfants, il a donné une image unique, remarquablement moderne, en rupture avec les visions romantiques ou poétiques de l’époque. Et ce alors qu’il ne pouvait ni avoir accès à ce qui se faisait au-delà de ses frontières, ni faire circuler ses images à l’extérieur.
En 1961, à Barcelone, il propose une grande exposition, aussi radicale dans sa forme que le sont ses prises de vue : il remet en cause l’accrochage linéaire et fait cohabiter petits formats et très grands agrandissements. L’exposition est sévèrement critiquée – à l’exception notable de Joan Prats qui soutenait déjà Miro – et, dégoûté, Ricard Terré range ses appareils et part s’installer en Galice, à Vigo, d’où est originaire son épouse. Là, durant un quart de siècle, avec un seul ouvrier, il se consacre à… l’électrification des églises. Puis, lorsqu’il prend sa retraite, il reprend ses appareils. Avec un œil inchangé, il retourne accompagner les pénitents qui, dans ce Nord Ouest de l’Espagne et au Portugal sont restés identiques. Impossible, dans la plupart des cas, de distinguer ce qui date des années cinquante et des années quatre-vingt.
Et il se met alors à travailler par séries. Nous avons déjà montré « La mort poétique des petites choses » qui rassemble des objets détruits trouvés au cours de ses promenades, véritable portrait de la société, de la drogue à la consommation, du jeu à la perception du temps et à
son passage.
Nous montrons aujourd’hui, dans les grands formats qu’il affectionne, les deux séries les plus récentes. D’une part un ensemble de statues de saints et de saintes qu’il a trouvé dans les greniers des églises qu’il modernisait jadis. Visions simples, directes pour un monde d’images
mises au rencard par ceux qui les célébraient et qui deviennent tour à tour douloureuses, dérisoires ou simplement plastiques. Sans effet, elles nous renvoient à la mémoire autant qu’à la fin.
La seconde série, générée par l’une de ses premières photographies, datant de 1956, un pied en cire saisi d’un coup de flash, réunit une collection d’ ex-votos, eux aussi approchés avec une savante simplicité.
L’ensemble complète, de façon exemplaire, l’analyse de la religion qui traverse toute l’œuvre de Ricard Terré et confirme qu’il est un immense photographe.
Christian Caujolle
ARTISTE
INFORMATIONS PRATIQUES
GALERIE VU’
Hôtel Paul Delaroche,
58 rue Saint-Lazare
75009 Paris
Tel : +33 1 53 01 85 85
Métro : Ligne 12, Trinité – d’Estienne d’Orves
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