PALIMPSESTES, 2020

À partir de photographies qu’elle exhume de ses archives, Marina Black crée des personnages qui relèvent de la fiction mémorielle pour créer les protagonistes d’une œuvre habitée de leur mémoire réelle et fictive, maintenus en suspens dans l’espace spatio-temporel indécidable de ses tirages, dont elle retravaille la surface avec des matériaux destinés à la peinture à l’huile.

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Tirages pigmentaires travaillés à l’huile.
Edition limitée de 15 exemplaires, disponibles au format 18 x 15 cm et 35 x 30 cm

HASARD ANTICIPÉ, 2015-2020

Inspirées des Désastres de la guerre de Goya, les images de la série Hasard Anticipé peuvent être associées à de multiples conflits, intérieurs comme extérieurs. Il s’agit pour moi d’aborder les questions morales qui émergent alors que le mal ou la malveillance se produisent dans les deux mondes : à l’extérieur et, dans une certaine mesure, à l’intérieur de nos esprits.

Photographier des enfants plutôt que d’adultes permet de magnifier les peurs et les cicatrices de l’enfance. J’aime le paradoxe qu’ils engendrent, suggérant simultanément la tendresse et la cruauté. Je m’intéresse aux complexités du monde de l’enfance, et à leur vulnérabilité aux blessures, mentales et physiques. Si l’enfance peut recéler de la joie, il y a également les petites brutes, les étrangers, la solitude et les conflits à résoudre.

J’aime bouleverser l’idée aseptisée de l’enfant comme être innocent, éloigné et inconscient de toute ambition de pouvoir et de contrôle. Les images, peuplées principalement de jeunes, représentent des forces obscures semblables aux esprits ou aux méchants des rêves d’enfance ou pire – les incarnations qui existent dans nos esprits et qui pourraient ne jamais arriver à maturité.

i will know you by your gestures, 2016-2017

« Le cœur a ses raisons que la raison ne connaît point » – Pascal

« Eros fait de chaque homme un poète » – Platon

Qu’a la passion d’Eros à nous apprendre sur la réalité ? Depuis le début de l’ère scientifique, nous vivons dans un univers où la perception de la réalité a été dominée par l’esprit Apollinien : son espoir est que la nature archaïque puisse être repoussée et vaincue par l’intellect seul, : nommer, c’est savoir, connaître, c’est contrôler.

Cependant, Eros est un mystère, – l’intersection complexe de la nature et culture, de l’ordre et du chaos. C’est un manque qui vise un objet de désir – perdu en quelque sorte, ou inaccessible – dans un état de mélancolie stoïque.

Il y a une forte ressemblance entre la façon dont Eros affecte l’esprit d’un amant et la créativité l’esprit de l’artiste. Les parallèles entre la créativité et la vie de l’artiste et celle de quelqu’un d’amoureux m’intéressent dans cette série. L’imagination est au cœur du désir, elle agit au cœur de la métaphore. En tout, il y a un paradoxe poignant : on désire ce qu’on n’a pas, dans la tentative de combler un vide qui ne pourra jamais être complètement comblé.

Après de nombreuses années à faire des photographies, je suis de plus en plus intéressée par la façon dont le corps d’une personne devient la cartographie en couches de désirs inexprimés et de plus en plus intriguée par la tension entre ce qui est figé et la fluidité des gestes, qui articulent nos contradictions les plus profondes.